QUE RÉPONDRE À…

  •  LES MUSULMANS ADORENT LE MÊME DIEU QUE LES CHRÉTIENS.
  •  Avec les musulmans, nous avons le même Dieu.

Les chrétiens, les musulmans et, en fait, toute l’humanité, donc même les païens et les athées, ont le même Dieu créateur, provident et juge. Il s’agit d’une réalité objective à laquelle certains adhèrent, que d’autres nient et que certains déforment.

Mais seuls les chrétiens adorent le vrai Dieu, à savoir le Dieu trinitaire tel qu’Il s’est révélé progressivement dans l’Ancien Testament puis à travers l’Incarnation de son Verbe qui constitue l’accomplissement de l’histoire du salut.

L’islam est certes un monothéisme, mais cette religion refuse à Dieu la possibilité de se révéler.

Le Dieu du Coran est donc étranger au Dieu de la Bible, et le Livre sacré des musulmans combat même la foi des chrétiens, considérée comme un « égarement » : « Ne dites pas Trois » (4, 171). Le Coran accuse les chrétiens d’associer deux divinités au Dieu unique, ce qui est un péché irrémissible (2, 165).

Le dogme islamique

consiste à croire en « l’unicité » divine (Dieu Un et seulement Un).

Du point de vue musulman, Dieu reste étranger à ses créatures humaines. Condescendre à prendre la condition humaine altèrerait son absolue transcendance. D’ailleurs, le Coran qualifie Dieu d’« inconnaissable », d’« inaccessible » et d’ « impénétrable ».

Pour les chrétiens, Dieu est bien au-delà de toute la création mais, tout en étant indicible à cause de son mystère, Il a voulu se faire connaître aux hommes et les appeler à vivre dans son intimité d’amour, ici-bas et dans son paradis.

Mais les musulmans disent qu’ils croient en Jésus-Christ.

Le Jésus du Coran est Issa, nom arabe qui n’est pas l’équivalent de l’hébreu Yechoua et de l’araméen Yasouh (« Le Seigneur sauve »), et il n’est pas qualifié de « Christ ».

Issa n’est pas Fils de Dieu, il est seulement un prophète envoyé par Dieu avec une double mission : apporter l’Evangile, livre qui préfigure le Coran et corrige les erreurs censées avoir été introduites dans la Torah par les Juifs ; annoncer la venue de Mahomet comme « sceau » des prophètes. C’est pourquoi les chrétiens arabophones ne prient pas Issa mais Yasouh.

Les musulmans honorent cependant Jésus.

Le Coran rapporte la conception miraculeuse de Issa, dans le sein virginal de Marie (aussi confondue avec la sœur de Moïse et d’Aaron), mais sans chercher à comprendre le sens de ce privilège qui touche pourtant plus d’un musulman. Le Coran fait également allusion à des prodiges accomplis par Issa, mais sans reprendre les récits évangéliques. En outre, il omet les paraboles et le sermon sur la Montagne tout comme il nie la Passion et la crucifixion, et tait la Résurrection, déniant ainsi à Issa tout rôle rédempteur.

 

Annie Laurent

Article paru dans L’Homme nouveau n° 1543 du 25 mai 2013.