Que répondre à:

1/ Les mosquées ont  leur place en France.

2/ Pourquoi s’offusquer de la multiplication des mosquées sur le territoire français ? Après tout, ce sont des lieux de culte comme les autres…

Réponse:

L’augmentation du nombre de mosquées (il y en a au moins 2 000) s’accompagne de la fermeture, de la vente ou de la transformation de nombreuses églises. Symboliquement, ce double mouvement manifeste le déclin accéléré du christianisme et son remplacement progressif par l’islam. Un tel phénomène ne peut laisser indifférent. Il est donc normal que cela trouble les Français attachés à l’identité de leur pays, y compris dans sa dimension religieuse.

En outre, contrairement à l’église, la mosquée n’est pas seulement un lieu de culte qui ne serait réservé qu’à l’adoration de Dieu ainsi qu’à l’apprentissage des vertus, du moins selon les critères chrétiens. Par exemple, dans leurs sermons, les imams peuvent donner des directives incompatibles avec la dignité des personnes et contraires à nos lois. En 2004, à Vénissieux, l’imam Bouziane a exhorté les maris à battre leurs femmes soupçonnées d’infidélité, ceci en toute conformité avec la charia (Coran 4, 34). Par ailleurs, l’implantation des mosquées a aussi une signification géopolitique. Dans sa conception classique, l’islam envisage ses relations avec le reste du monde en termes de rapports de force. La construction de toute nouvelle mosquée est dès lors comprise par les musulmans, au moins implicitement, comme un gain territorial, une sorte de victoire sur les autres, et ceci, en principe, pour toujours, étant donné que le Dieu du Coran garantit à ses adeptes le triomphe final de l’islam (9, 33), non seulement du point de vue spirituel mais aussi du point de vue temporel.

Mais chez nous, les mosquées sont soumises aux lois de la République. L’Etat peut donc prévenir tout trouble à l’ordre public.

Oui, en principe. Avant tout, un État souverain ne devrait délivrer des permis de construire des mosquées sans s’assurer auparavant de la provenance de leur financement et de l’orientation idéologique des responsables de ces projets, puis il devrait contrôler l’enseignement qui y est dispensé. Mais l’Etat laïque s’interdit de prendre en compte les spécificités propres à chaque religion. Le mot d’ordre est donc qu’il faut les traiter toutes à égalité et n’en « stigmatiser » aucune, ce qui paralyse les pouvoirs publics. Or, du point de vue islamique, la mosquée, « terre d’islam », échappe au droit français. C’est pourquoi des croyants, candidats au djihad, sont parfois endoctrinés dans des « mosquées-casernes », sans qu’il faille évidemment généraliser ces pratiques.

 

 

Annie Laurent,

Article paru dans l’Homme Nouveau,

16 février 2013