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Que répondre à:

1/Rien n’empêche de manger de la viande halal…

2/Pourquoi s’interdire de manger de la nourriture halal lorsque l’on n’est pas musulman ? Puisque ces produits sont préparés selon un rituel auquel nous ne croyons pas, nous ne croyons pas non plus à ses effets sur la nourriture ou sur nous-mêmes.

Réponse:

Le Christ a libéré les baptisés des strictes observances rituelles de la loi juive. « Tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n’est à proscrire, si on le prend avec action de grâce » (I Th 4, 4). Si l’on est invité chez un musulman, il ne convient donc pas de refuser la nourriture qu’il offre. Dans les pays gouvernés par l’Islam, où il n’y a en principe que des abattoirs rituels, les chrétiens, autochtones ou étrangers, sont d’ailleurs obligés de consommer halal. Le problème est d’un autre ordre. En consommant halal, on participe au financement du culte musulman. Les mosquées agréées perçoivent en effet une commission sur la viande certifiée halal.

 

Mais nous pouvons choisir sans difficulté de ne pas consommer de tels produits puisque la mention « halal » figure sur l’emballage et qu’ils sont rangés dans des rayons spéciaux.

Diverses enquêtes récentes ont démontré que parmi les animaux abattus selon le rituel islamique un nombre important d’entre eux sont mis en vente dans le circuit habituel sans la mention « halal » ou sans que les commerçants n’en soient informés. Selon l’Oeuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir, « sur trois animaux tués sans étourdissement préalable, presque deux seront en fait consommés par l’ensemble des consommateurs ». En 2005, un rapport du Comité permanent de coordination des inspections de l’agriculture et des vétérinaires signalait déjà cette réalité. Il n’a jamais été publié, soi-disant parce que ces viandes présentent les mêmes qualités alimentaires et gustatives que les autres, mais en réalité par crainte de susciter la méfiance des non musulmans.

 

Pourquoi s’offusquer de ce que de plus en plus de cantines scolaires proposent de la nourriture halal ? Les musulmans ont le droit autant que les autres de manger des aliments conformes à leurs croyances.

Comme il est impossible en pratique de diversifier les menus dans les cantines, le résultat est que les élèves non musulmans sont contraints de manger halal. Cette concession revient à privilégier une religion sur les autres, attitude contraire au principe de la neutralité propre à la laïcité. Le Coran se montre d’ailleurs permissif dans ce domaine : « Vous est permise la nourriture des Gens du Livre [juifs et chrétiens] » (5, 5). Mais, avec l’islam tout est toujours fonction du rapport de force.

 

 

Annie Laurent

Article paru dans L’Homme nouveau du 2 mars 2013.