Que répondre à:
1/L’islam n’est pas une religion violente.
2/L’islamisme est une dérive de l’islam qui est une religion de paix et d’amour. Il convient donc de ne pas faire d’amalgame entre l’islam et la violence.
Réponse
Traditionnellement, le mot « islamisme » servait à désigner l’ensemble de ce qui constitue la doctrine islamique, c’est-à-dire à la fois la religion prêchée par Mahomet et la civilisation socio-politique qui en découle.
Mais à partir du XXème siècle, la distinction s’est imposée en Occident entre islam et islamisme. On a voulu alors distinguer entre les musulmans qui privilégient la dimension religieuse de leur croyance et ceux qui militent pour l’instauration d’une société régie par la loi islamique.
Mais cela ne change rien à la réalité. En effet, selon sa doctrine classique, l’islam se présente sous les traits d’une religion qui est aussi une idéologie.
Si beaucoup de musulmans vivent leur engagement de manière pacifique, il n’en reste pas moins vrai que l’islam est une religion conquérante qui légitime tous les moyens, y compris la violence physique et morale, pour s’étendre.
Tel est l’enseignement du Coran, censé émaner de Dieu Lui-même. Les verbes « combattre » et « tuer » s’y trouvent des dizaines de fois, le plus souvent à l’impératif. En voici un exemple : « Après que les mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythéistes partout où vous les trouverez ; capturez-les, assiégez-les, dressez-leur des embuscades » (9, 5). Ce verset est au fondement du djihad, mot qui signifie « faire effort pour la cause de Dieu ».
Mais il existe aussi un djihad spirituel et moral.
Dans le Coran, le djihad ne se présente que sous l’aspect guerrier. Du point de vue musulman, la paix et la justice ne peuvent régner que dans la « demeure de l’islam », le reste du monde étant qualifié de « demeure de la guerre » jusqu’à ce qu’il se soumette à la « vraie religion » de gré ou de force.
Il est donc incorrect d’affirmer qu’entre l’islam et l’islamisme il y a une différence de nature, la différence n’étant que de degré, comme l’exprime cette formule du Père Henri Boulad, jésuite égyptien : « L’islamisme est présent dans l’islam comme le poussin dans l’œuf, comme le fruit dans la fleur, comme l’arbre dans la graine ».
La Bible légitime aussi la violence et les chrétiens la pratiquent également.
Certes, mais les chrétiens ne peuvent pas justifier de tels actes comme réponse à des ordres de Dieu. Dans l’Eglise, l’Ancien Testament doit être lu et interprété à la lumière de l’enseignement du Christ qui est venu apporter la loi de l’amour et du pardon inconditionnel.
Lorsque des chrétiens cèdent à la violence, c’est tout simplement à cause du péché originel et leurs actes sont alors en contradiction avec les exigences de l’Evangile.
Annie Laurent