DJIHAD : LE MARIAGE DE L’ISLAM ET DE LA MODERNITE
En janvier dernier, Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, révélait que 700 musulmans de France s’étaient portés volontaires pour se rendre en Syrie afin de participer à la rébellion contre le régime du président Bachar El-Assad. Environ 250 d’entre eux étaient alors déjà sur place.
La radicalisation religieuse qui conduit jusqu’au djihad est souvent décrite comme une « dérive sectaire ».
Mais n’est-ce pas l’islam lui-même qui l’encourage ? Car le Dieu du Coran et l’exemple de Mahomet, repris par les juristes à toutes les époques et jusqu’à nos jours, exaltent bel et bien la violence contre les non musulmans.
Ces textes sacrés sont largement diffusés ; ils étaient présentés aux foules de visiteurs du dernier congrès de l’Union des Organisations islamiques de France (tendance islamiste) qui s’est tenu à Pâques au Bourget. C’est pourquoi nos élites se trompent lorsqu’elles veulent voir dans l’assiduité à la pratique religieuse un gage de vertu ; elles omettent ainsi que, dans l’islam, la dimension idéologique fait corps avec la dimension religieuse, même si de nombreux musulmans se contentent de la seconde et s’il faut éviter de tous les enfermer dans un cadre définitif.
L’engagement dans le djihad pose à notre société une grave question,
surtout lorsque l’on considère que la majorité de ces combattants sont des adolescents, avec un taux féminin de 40 %. Il n’est pourtant pas conforme à la tradition islamique que des femmes se lancent dans le combat guerrier.
« Les armes sont l’ornement de l’homme », proclame un dicton arabe très prisé chez les tenants de l’islam traditionnel, jusqu’ici imperméable aux notions d’égalité des sexes et de parité. Faut-il voir dans cet engagement féminin inattendu un effet pervers de la modernité occidentale alors que celle-ci pousse par ailleurs de nombreuses musulmanes à renouer avec des mœurs comme le port du voile dont leurs aïeules avaient voulu se débarrasser ?
Chez les hommes comme chez les femmes, l’attrait pour le djihad et le « martyre » exprime une dramatique désespérance suscitée par le nihilisme dominant en Europe. Il montre que nos modèles laïques n’ont pas su se rendre attrayants aux yeux des immigrés musulmans.
Alors, si les mesures annoncées par le gouvernement français pour lutter contre le djihadisme sont nécessaires, le vrai remède ne consiste-t-il pas à reconstruire une société vertueuse, fondée sur les principes chrétiens ? Etant universels, ils peuvent profiter à tous, quelle que soit leur religion.
Annie Laurent
Article paru dans Famille chrétienne, n° 1894, 3-9 mai 2014