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28 janvier 2016

Durant la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier, dans plusieurs villes d’Allemagne (Cologne, Hambourg, Stuttgart, Bielefeld) et dans d’autres pays d’Europe : Suisse (Zurich), Autriche, Pays-Bas, Suède et Finlande, des centaines de femmes fêtant le Nouvel An ont été victimes de violences sexuelles commises contre elles par des immigrés. Les autorités des pays concernés ont signalé que ces actes avaient été planifiés. Par ailleurs, périodiquement, les médias se font l’écho de mauvais traitements infligés aux femmes dans les sociétés musulmanes, pas seulement arabes. Les événements de la Saint-Sylvestre ont conduit l’ancienne ministre allemande de la famille, Kristina Schröder, à poser la question de savoir si « les normes de la masculinité en Islam légitiment la violence faite aux femmes ».

Telle est l’interrogation à laquelle la présente Petite Feuille verte  que nous vous proposons ci-joint voudrait s’efforcer de répondre.

    I – LE REGARD ISLAMIQUE SUR LA FEMME : INFÉRIORITÉ ET MÉFIANCE

            1°/ Supériorité de l’homme

« La prééminence masculine est fondamentale en Islam », explique le spécialiste tunisien Abdelwahab Bouhdiba dans l’un des livres de référence sur le sujet, La sexualité en Islam (PUF, coll. Quadrige, 1986, p. 31).

Le récit coranique de la création affirme l’inégalité constitutive entre l’homme et la femme. « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-ci au-dessus de celles-là » (4, 34). Ce verset reflète sans doute l’héritage patriarcal des sociétés arabes mais, du point de vue islamique, cela résulte d’une volonté divine, donc immuable. Il s’agit d’un choix arbitraire de Dieu en faveur de l’homme qui instaure une différence de dignité entre l’homme et la femme et une subordination certaine de la femme à l’homme. Ce qui explique le machisme si caractéristique de l’Islam, que le poète syrien Adonis (de confession alaouite) dénonce dans un livre récent : « L’islam assujettit la femme et fixe cette servitude par le Texte ». Il en a fait « un instrument pour le désir et le plaisir de l’homme ; il a utilisé la nature pour établir et asseoir davantage sa domination » (Violence et Islam, Seuil, 2015, p. 81 et 85).

Certes, le machisme se trouve à des degrés divers dans toutes les cultures, religieuses ou non, mais, selon la perspective biblique, il s’agit d’une conséquence du péché originel, faute qui a abîmé la création initiale et mis le désordre dans la relation entre l’homme et la femme, ce dont Dieu a pris acte en disant à Eve : « Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi » (Gn 3, 16). Or, le Coran occulte cette séquence biblique ainsi que le dessein de salut de Dieu destiné à racheter l’humanité pécheresse. En restituant à l’homme et à la femme leur commune dignité d’enfants de Dieu, le baptême corrige les effets pervers des débuts de l’histoire et donne à l’homme la grâce nécessaire pour éviter la tentation machiste ou misogyne. Saint Paul enseigne : « Que chacun aime sa femme comme soi-même, et que la femme révère son mari » (Ep 5, 33).

La préférence du Dieu de l’Islam pour les hommes se manifeste dans la plupart des prescriptions coraniques relatives à leurs rapports avec les femmes, y compris dans le cadre du mariage. Non seulement l’homme a le droit d’être polygame mais il peut répudier ses épouses selon son bon gré (sur la conception islamique du mariage, cf. PFV n° 20, mai 2014).

Une fois mariée, la femme ne s’appartient plus. Le Coran exige qu’elle se tienne en permanence à la disposition de son mari. « Vos femmes sont pour vous un champ de labour. Allez à vos champs comme vous le voudrez » (2, 223). On trouve dans la Sunna (Tradition) ces propos (hadîths) attribués à Mahomet : « Une femme ne doit jamais se refuser à son mari, fût-ce sur le bât d’un chameau » (cité par Ghassan Ascha, Du statut inférieur de la femme en Islam, L’Harmattan, 1987, p. 37). Sinon, « elle sera maudite par les anges » (cité par Joseph Azzi, La vie privée de Mahomet, Editions de Paris, 2007, p. 47). En revanche, « toute femme qui meurt en laissant son mari satisfait d’elle ira au paradis » (cité par Mathieu Guidère, Sexe et charia, Ed. du Rocher, 2014, p. 125).

A signaler que dans le droit occidental, le non consentement de l’épouse peut être assimilé au viol en raison de la violence qu’il implique.

Dans l’Islam, l’homme possède aussi le droit discrétionnaire de châtier son épouse. « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent » (4, 34). Cf. sur ce point PFV n° 20.

 

2°/ Méfiance envers la femme

Les textes sacrés de l’Islam abondent en citations péjoratives concernant les femmes.

Coran : « O vous les croyants ! Vos épouses et vos enfants sont pour vous des ennemis. Prenez garde ! » (64, 14).

Préceptes de Mahomet : « Celui qui touche la paume d’une femme à laquelle il n’a pas d’accès licite, on lui mettra une braise sur sa paume le jour du Jugement dernier » (G. Ascha, op. cit., p. 49). Cela explique que certains musulmans refusent de saluer les femmes en leur serrant la main. « Le diable est toujours présent lorsqu’un homme se trouve avec une femme. Il est préférable qu’un homme se frotte avec un cochon qu’avec une femme qui ne lui appartient pas » (cité par J. Azzi, op. cit., p. 45).

Préceptes d’Ali (600-661), quatrième calife, cousin et gendre de Mahomet : « Il ne faut jamais demander un avis aux femmes, car leur avis est nul. Cache-les pour qu’elles ne puissent pas voir d’autres hommes ! Ne passe pas longtemps en leur compagnie car elles te conduiront au péril et à ta perte » ; « Hommes, n’obéissez jamais en aucune manière à vos femmes. Ne les laissez jamais aviser en aucune matière touchant même la vie quotidienne » (cités par G. Ascha, op. cit., p. 38).

Toute mixité est donc source potentielle de péché. D’où, dans les milieux les plus scrupuleux, la ségrégation entre les sexes, imposée aux adultes en dehors du cercle familial le plus proche : voitures réservées aux femmes dans le métro (au Caire, par exemple) ; salles de cours séparées dans certaines universités (il arrive aussi que les étudiantes suivent les cours sur un écran de télévision, donc hors de la présence physique du professeur masculin) ; séparation sur les lieux de travail et de loisirs ainsi que dans les fêtes familiales comme les mariages.

L’obligation du port du voile islamique en dehors du domicile, surtout dans sa version intégrale (niqab, burqa), signifie l’enfermement de la femme dont il faut se méfier, car elle est « le symbole du péché » (Adonis, op. cit., p. 83), étant entendu que dans cette religion le péché est conçu, non pas d’un point de vue de la morale ou de la loi naturelle mais de la charia inspirée du Coran et de la Sunna. Un acte est halal (permis) ou haram (interdit) selon la définition qu’en donne le Dieu de l’Islam ou Mahomet. L’interdiction de sortir seule (sans être accompagnée par un homme qui lui est « licite », donc membre de sa famille) répond à la même préoccupation.

II – LA FEMME, OBJET À LA DISPOSITION DE L’HOMME

            1°/ Les musulmans et la sexualité

L’infériorisation des femmes en Islam et la méfiance qu’elles inspirent n’obligent pas l’homme à éviter de les fréquenter. Car, selon Ali, si « la femme tout entière est un mal », « ce qu’il y a de pire en elle, c’est qu’il s’agit d’un mal nécessaire » (cité par G. Ascha, op. cit., p. 38).

La sexualité tient une place primordiale dans l’Islam. « La fonction sexuelle est en soi une fonction sacrée. Elle est un de ces signes auxquels se reconnaît la puissance de Dieu » (A. Bouhdiba, op. cit., p. 23).

Le thème de la sexualité est abondamment présent dans la Sîra (biographie de Mahomet) et dans la Sunna (Tradition). Le plaisir sexuel y est magnifié, surtout au profit de l’homme, notamment dans les sociétés où l’on pratique encore l’excision. Le Coran ne la prescrit pas mais Mahomet ne l’interdit pas. Il semble même l’approuver partiellement puisque, rencontrant une exciseuse en action, il lui aurait dit : « N’opère pas radicalement, c’est préférable pour la femme ! » (cité par Jean-Pierre Péroncel-Hugoz, Le radeau de Mahomet., Lieu commun, 1983, p. 178). Ce qui permet aux juristes de qualifier l’excision d’« acte recommandable mais non obligatoire ».

Contrairement à une idée répandue mais erronée, le christianisme ne disqualifie pas la sexualité. Il y voit une réalité naturelle voulue par Dieu et destinée à concrétiser l’amour des époux dans le sacrement de mariage qui consacre l’alliance nuptiale impliquant un don mutuel et indissoluble entre eux et non la domination de l’homme sur la femme (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n° 1612-1615). Saint Jean-Paul II a d’ailleurs consacré à la « théologie du corps » un enseignement substantiel.

En sa qualité de « beau modèle » (Coran 33, 21), le fondateur de l’Islam est digne d’imitation. Or, il recherchait lui-même la compagnie des femmes, non dans une relation parfaitement chaste comme le Christ avec les femmes de l’Evangile, mais pour assouvir ses passions. Il eut onze épouses (plusieurs d’entre elles l’ont été simultanément), dont une juive, Safia. Au sein de son harem, Aïcha était la favorite. Elle a raconté en détail les circonstances de son mariage, conclu alors qu’elle avait 6 ans et consommé lorsqu’elle eut atteint l’âge de 9 ans (cf. Leïla Mounira, Moi, Aïcha, 9 ans, épouse du Prophète, L’Age d’homme, 2002). Concernant la vie matrimoniale de Mahomet, la Sunna contient des centaines de récits attribués à Aïcha, à d’autres épouses et à des témoins directs (cf. Magali Morsy, Les femmes du Prophète, Mercure de France, 1989 ; Joseph Azzi, La vie privée de Mahomet, op. cit.).

Mahomet eut aussi des concubines (le concubinat est admis en Islam à condition qu’il fasse l’objet d’un contrat). Parmi ces dernières figuraient une Egyptienne copte, Maria, ainsi qu’une juive, Rayhâna, veuve de l’un des juifs de la tribu des Banou Qurayza qui fut massacré à Médine, en 627, avec des centaines d’autres sous les yeux du prophète de l’islam, devenu chef temporel de la cité. Selon la coutume de l’époque en Arabie, les femmes et les enfants d’ennemis tués lors du djihad ou d’une razzia étaient réduits en esclavage et répartis entre les musulmans (Olivier Hanne, Mahomet, Belin, 2013, p. 176). C’est sur ce précédent historique que se fondent les djihadistes de l’Etat islamique (Daech) pour recourir à l’esclavage sexuel, y compris sur des fillettes, au sein des populations soumises à leur pouvoir.

Le fondateur de l’islam a par ailleurs exalté la jouissance sexuelle. « La volupté et le désir ont la beauté des montagnes. Chaque fois que vous faites œuvre de chair, vous faites une aumône. O croyants ! Ne vous interdisez pas les plaisirs ! » (cité par J.-P. Péroncel-Hugoz, op. cit, p. 188). Il a même élevé l’acte charnel au rang de la prière et de l’aumône.  « Le nikâh (mariage dans le sens d’union sexuelle, cf. PFV n° 20), c’est le coït transcendé », écrit A. Bouhdiba (La sexualité en Islam, op. cit., p. 24).

La chasteté est donc une attitude incomprise en Islam. Quant au célibat, Mahomet le considère contre-nature. « Ceux qui vivent en célibataires sont de la pire espèce ; ceux qui meurent en célibataires sont de la plus ignoble » (cité par A. Bouhdiba, op. cit., p. 113).

2°/ Une sexualité codifiée

La féminité est devenue un objet du licite et de l’illicite, à savoir un objet codifié (…). Quand nous disons « la femme en islam », la pensée va automatiquement à son organe sexuel » (Adonis, op. cit., p. 84).

L’exercice de la sexualité fait l’objet d’une monumentale codification, détaillée à l’extrême. Outre la Sunna, une multitude de fatwas (avis religieux) répondent sans cesse aux préoccupations des musulmans sur ce sujet devenu obsédant.

Car la licéité est primordiale en ce domaine. Ainsi, le mariage islamique est conçu avant tout comme un contrat juridique, celui-ci pouvant même prendre une forme temporaire. Tel est le cas du « mariage de jouissance » (nikâh el-mutaa), qui se fonde sur un verset du Coran : « De même que vous jouissez d’elles, donnez-leur leur dot, comme une chose due. Il n’y a aucun péché contre vous à ce que vous concluiez un accord quelconque entre vous après la fixation de la dot » (4, 24). Un homme, marié ou pas, a le droit de conclure avec une femme un contrat pour la durée qui leur convient et ce contrat peut être renouvelé autant de fois que le veulent les deux partenaires. D’après la Sunna, ce type de « mariage » fut largement pratiqué par les compagnons de Mahomet. Il n’est plus aujourd’hui admis que dans l’islam chiite où on le justifie comme étant « la solution radicale du problème sexuel dont souffrent les jeunes, et qui menace l’humanité de dégradation et de décadence » (cité par J. Azzi, op. cit., p. 225).

Une telle forme de « mariage » s’apparente à l’adultère mais l’essentiel, du point de vue islamique, est qu’elle rend l’union licite, la zîna (fornication) étant sévèrement punie par la charia. Quant au viol hors mariage (normal ou temporaire), il est certes illicite, mais certains pays comme le Maroc innocentent le violeur s’il épouse sa victime.

En tout cas, l’essentiel est de sauver les apparences. « En public, quasiment tout est illicite en matière de sexualité, mais cet interdit est source de ruses et de stratégies de contournement, car la transgression permet l’exacerbation du désir et de l’imagination » (M. Guidère, op. cit., p. 43).

3°/ Punition et djihad

Pour les auteurs des harcèlements et viols de masse, les victimes, responsables de prévarication, méritent d’être punies. « Les événements de la Saint-Sylvestre sont survenus par la propre faute de ces femmes parce qu’elles étaient à moitié nues et qu’elles portaient du parfum. Il est peu surprenant que des hommes veuillent les attaquer. C’est comme mettre de l’huile sur le feu » ( Sami Abou-Yousouf, imam de la mosquée El-Tawid de Cologne, Réseau Voltaire, 23 janvier 2016).

Le motif était le même en Egypte lors de la révolution (2011-2013). Le viol public de nombreuses femmes voulait signifier à ces dernières qu’elles n’avaient pas à manifester dans la rue aux côtés des hommes et à imiter ainsi les Occidentales. Ces harcèlements communs (Taharrush gamea en arabe) sont des châtiments collectifs. Ils s’apparentent au crime d’honneur. En Islam, la femme est toujours réputée coupable des violences qui lui sont infligées.

Par ailleurs, les musulmans engagés dans le djihad contre l’Occident peuvent trouver légitime de s’en prendre aux femmes car elles constituent la partie la plus vulnérable de l’ennemi. Ils considèrent avoir une sorte de « droit de cuissage » sur les femmes de l’ennemi. Mahomet n’a-t-il pas dit : « Le bonheur de l’homme est de soulever le vêtement d’une femme de peau blanche » (cité par J. Azzi, op. cit., p. 35).

CONCLUSION

Le djihad ne se limite pas aux agressions militaires et terroristes. En l’occurrence, il s’est agi de punir les Européennes non musulmanes, coupables de s’être émancipées de la domination masculine, et en même temps d’humilier les sociétés post-chrétiennes considérées comme dépravées et arrogantes.

 

Annie Laurent

Déléguée générale de CLARIFIER

alaurent@associationclarifier.fr


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