Recension parue dans L’Homme nouveau du 1er mars 2014

 L’islam ou la soumission au Prophète,

Bernard Antony,

éd. Godefroy de Bouillon, 194 p., 21 €.

On a l’habitude, en Occident, de privilégier le Coran pour connaître les prescriptions auxquelles doivent en principe se soumettre les musulmans.

Or le livre sacré de l’islam étant incomplet en matière de lois et de comportements, du moins dans ce domaine, les fidèles de cette religion se réfèrent à une autre source pour définir le droit.

Il s’agit des hadiths : récits qui rapportent les paroles et les actes de Mahomet en telle ou telle circonstance. Ces textes, collectés par une « chaîne de transmetteurs », constituent la Sunna, c’est-à-dire la « tradition prophétique » et celle-ci a valeur normative au même titre que le Coran puisque ce dernier ordonne aux hommes d’obéir « à Dieu et à son Prophète ». Par exemple, le Coran ne prévoyant pas de peine temporelle pour l’apostat (qui est cependant voué à l’enfer), le droit islamique peut s’appuyer sur une sentence de Mahomet (« Celui qui quitte la religion, tuez-le ») pour condamner le coupable à mort. Mahomet étant aussi présenté dans le Coran comme le « beau modèle », les musulmans sont en outre invités à l’admirer et à l’imiter dans sa manière d’être, jusque dans les moments les plus intimes de la vie quotidienne.

Pour pallier l’ignorance trop répandue en ce domaine, Bernard Antony a donc opéré une sélection de hadiths classés par thèmes : relations avec les juifs, retour de Jésus comme musulman, eschatologie (paradis et enfer), économie et finances, droit pénal, considérations sur la femme en tant que telle et dans ses rapports avec les hommes, etc.

Dans ses commentaires, souvent teintés d’un humour qui n’est cependant pas méprisant, Antony relève notamment l’obsession de Mahomet pour tout ce qui touche à la vie sexuelle et constate la place prioritaire donnée par l’islam à la pratique sur la réflexion. Un livre utile donc pour mieux connaître l’univers mental d’une grande partie des musulmans d’ici et d’ailleurs.

 

Annie Laurent