Zeina EL TIBI, L’islam et la femme.

Rappel pour en finir avec les exagérations et les clichés, DDB, 146 p., 10 €.

Pour l’auteur de cet essai, la question de la femme est le révélateur le plus frappant de l’ignorance de l’islam par les Occidentaux, ce qui explique le rejet qu’il suscite chez ces derniers.

Zeina el Tibi, sunnite d’origine libanaise, entreprend donc ici de montrer que le sort déplorable réservé aux femmes dans certaines sociétés musulmanes contredit l’enseignement authentique de l’islam, considéré dans ses deux sources principales, le Coran et la Sunna (Tradition mahométane).

Cette religion

serait donc l’otage d’idéologies extrémistes étrangères à sa lettre et à son esprit, car « la libération de la femme est corrélative à la naissance de l’islam », lequel ne serait pas parvenu à éradiquer partout où il s’est imposé les pratiques oppressives qui y prévalaient auparavant (les anciens pays chrétiens sont-ils à inclure dans cette catégorie ?).

A l’appui de sa démonstration, l’auteur recourt souvent à une esquive habile et à une manipulation des textes, y compris chrétiens, qui lui permettent de camoufler les aspects gênants de la doctrine musulmane, notamment dans le domaine du mariage et des rapports entre l’homme et la femme.

En fait, comme d’autres penseurs musulmans, Zeina el Tibi milite pour une lecture libérale des textes sacrés, mais pourquoi se garde-t-elle de préciser que d’autres musulmans en font des interprétations littérales sans être déviants et condamnés comme tels ?

Pour elle et pour ces derniers, le Coran est d’ailleurs un livre incréé dicté par Dieu, donc intouchable. On peut s’étonner qu’un tel ouvrage paraisse dans une maison d’édition catholique.

 

Annie Laurent

Article paru dans L’Homme nouveau n° 1542 du 11 mai 2013.