Print Friendly, PDF & Email

 

Lire aussi l’Eglise catholique face à la conversion des musulmans   ICI

Né à Saïda (Liban)

dans une famille de notables musulmans chiites pratiquants scrupuleux, Afîf Osseïrane s’éloigna de la religion lors de ses études de philosophie à l’Université Américaine de Beyrouth. En 1943, en pleine crise spirituelle, des échanges avec des étudiants chrétiens, la lecture de l’Evangile et de vies de saints, lui montrent la supériorité de l’enseignement du Christ sur celui du Coran. Jésus se révèle alors surnaturellement à lui.

Désormais, son choix est fait :

il renonce à son projet de mariage pour se consacrer à Dieu. Baptisé dans l’Eglise latine en 1945, il s’installe à Saïda où, malgré les brimades et les menaces de ses proches scandalisés par sa conversion, il se met au service des plus démunis. Sa bonté inconditionnelle pour tous et son sens du pardon brisent finalement le mur d’hostilité qui l’entoure.

Après un noviciat chez les Petits Frères de Jésus, il entre dans l’Eglise maronite où il est ordonné prêtre en 1962. Tout en dispensant des cours, il fonde près de Beyrouth le Foyer de la Providence, voué à la formation des adolescents en difficulté.

Le P. Osseïrane, qui se voulait témoin vivant et fidèle du Christ, a toujours eu le souci de montrer à ses anciens coreligionnaires que son baptême et son sacerdoce ne signifiaient pas rupture avec eux mais l’engageaient dans la voie d’une charité débordante. Son œuvre sociale lui a survécu et le directeur actuel du Foyer, le Dr Hassan Awada, est un ancien chiite qu’il a lui-même baptisé.

La biographie que Jacques Keryell a consacrée au P. Osseïrane * est complétée d’un choix de ses conférences. Il y expose la manière d’aborder l’incompréhension de la doctrine islamique quant aux mystères chrétiens et l’importance du témoignage évangélique auquel les baptisés doivent veiller dans leurs rapports avec les musulmans, regrettant la perte du souci missionnaires des Eglises orientales.

 

Annie Laurent

Article paru dans La Nef n° 251 – Septembre 2013.

 

Jacques Keryell, Afîf Osseïrane (1919-1988). Un chemin de vie, Cerf, 2009, 154 p., 15 €.