Patrice Guillamaud : le sens de l’islam.L’Apocalypse ou la Trinité

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Article paru dans La Nef n° 301 – Mars 2018

Patrice Guillamaud, Le sens de l’Islam. L’Apocalypse ou la Trinité, éd. Kimé, 195 p., 20 €.

 

Dans l’introduction, le philosophe Patrice Guillamaud oppose le mot « sens » à « essence » : « Le sens d’une chose est à la fois sa direction et sa signification, son orientation et son intelligibilité, son but, sa fin, sa fonction et son utilité d’une part, sa visibilité d’autre part, ce vers quoi elle tend et corrélativement sa place claire et manifeste dans l’ordre global de toutes les choses ». Cette précision est nécessaire pour éviter toute méprise relative à l’intention de l’auteur.

Avec érudition, ce dernier expose les différences doctrinales essentielles entre l’islam et le christianisme, sans oublier le judaïsme, mais il ne s’en contente pas car sa démarche est apologétique. Guillamaud s’attache à montrer la supériorité de la religion chrétienne, fondée sur l’amour surabondant du Dieu trinitaire, qui donne à la pensée et à la créativité humaines une place éminente. Quant à l’islam, sa prétention à purifier le monothéisme à travers le dogme de l’unicité divine en fait une religion du ressentiment dogmatique, de la régression et de l’orgueil face au christianisme, ce qui se traduit notamment par une conception paroxystique de la puissance.

Sur la base de cette comparaison, Guillamaud estime que l’existence de l’islam n’est pas fortuite : elle procède d’un plan providentiel destiné à révéler aux chrétiens la vérité catastrophique sur eux-mêmes alors qu’affaiblis par l’idéologie consumériste et l’irréligion, ils ont perdu le sens de la Transcendance et de l’obéissance à Dieu et à la loi naturelle, donc de l’humilité. Pour relever le défi de l’Apocalypse islamique et djihadiste, les chrétiens sont appelés à retrouver le sens de la Révélation trinitaire. Proposant une réflexion puissante, cet ouvrage rend un réel service à l’intelligence. Il rappelle que l’islam prospère toujours sur la faiblesse des chrétiens.

 

 

Annie Laurent