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article sur les femmes ICI et ICI

Que répondre à:

1/Le port du voile ne devrait pas poser de problème.

2/La France est un État laïque qui garantit la liberté d’expression et de culte. Pour les musulmans, le port du voile est une obligation religieuse qu’il faut respecter.

Réponse:

Deux versets du Coran (24, 31 et 33, 59) demandent aux musulmanes de recouvrir leurs « atours » afin de les dissimuler aux yeux des hommes et de les réserver à ceux qui, parmi ces derniers, leur sont « licites », c’est-à-dire qui appartiennent à leur proche parenté. Mais les atours en question ne sont pas définis. En particulier, le Coran ne mentionne pas la chevelure. Il ne décrit pas non plus la forme de vêtement approprié aux femmes. Ce sont les docteurs de la loi qui ont précisé tout cela, d’où la variété de costumes que l’on peut observer dans les diverses sociétés musulmanes, la plus courante étant le foulard qui recouvre les cheveux et le cou (hidjab), la plus rigoriste dissimulant l’ensemble du corps, y compris le visage et les mains (niqab et burqa). Au-delà de l’exigence de pudeur, il s’agit aussi pour les femmes de se faire reconnaître comme musulmanes. Le voile, marquage social, atteste donc l’islamité de celles qui le portent. Cette tenue symbolise alors l’enfermement des femmes, leur séparation d’avec le reste de la société et c’est cela qui fait problème quand elle est portée avec ostentation dans nos sociétés. Lorsqu’ils interdisent certaines formes de voiles incompatibles avec les nécessités de la convivialité, les pouvoirs publics le font légitimement au nom du respect de l’ordre public et de la sécurité : ce n’est donc pas une entrave à la liberté religieuse.

 

Si le voile des musulmanes gêne certaines personnes, celles-ci devraient aussi s’offusquer de l’habit que portent les religieux catholiques.

L’habit des religieux catholiques, en particulier le voile des religieuses, est le signe visible d’une consécration à Dieu. Les personnes qui choisissent cette forme de vie le font en toute liberté, sans aucune contrainte. En outre, hormis à l’intérieur des clôtures monastiques, l’habit religieux n’implique pas le rejet de la mixité entre adultes. Il ne dérange donc en rien la vie sociale, si bien que, sauf par haine anti-religieuse, rien ne peut justifier son interdiction.

 

Il n’empêche que les musulmans se plaignent de discrimination en cas de limitation du voile islamique.

Le problème avec l’Islam est qu’il sacralise tous les actes de la vie, même les plus anodins ou profanes. La propagation du voile inquiète car elle cherche à imposer à la société française un ordre social étranger à ses traditions et à sa culture.

 

Annie Laurent

Article paru dans L’Homme nouveau du 30 mars 2013.